• Cette séquence présente un jardin bio sur le toit d'un très bel appartement parisien.
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    Depuis quelques années, des jardins suspendus fleurissent ici et là. Nous sommes à deux pas de l’église de la Madeleine. Dominique Héraut est l’heureuse propriétaire d’un duplex avec terrasse ou plutôt un jardin extraordinaire. Chaque matin, nul besoin de se rendre au marché. C’est la cueillette du matin, c’est le bonheur de se dire que le matin, on ne sait pas exactement ce qu’on va trouver. Qu’il y a la salade, la tomate ou la courgette ou des petites herbes pour le déjeuner, mon infusion de thym, de verveine, le plaisir du matin ! J’ai déjà des variétés qui sont faciles à cultiver dans la région sur une terrasse, au vent, en fonction de l’orientation par rapport au soleil. Il y a également un pied de vigne, qui produit près de 60 kg de raisins chaque année. Sur la terrasse, il y a aussi des pommes, des poires en fonction de la saison, des dizaines de fruits différents, des légumes et des herbes, un verger et un potager à demeure. Alors, regardez, en ce moment, c’est les mures. Alors, autant les framboises étaient en retard cette année, autant les mures sont en avance. Je vous les ferais goûter bien sûr. Vous allez voir, c’est un bonheur. Regardez la qualité des mures. Regardez, c’est mon grand plaisir ici de montrer que des choses improbables comme avoir des produits bio, c’est tout à fait possible, c’est cohérent. Alors moi, j’ai en plus un grand luxe, c’est que je ne cueille que celles qui sont mures du matin puisque je sais que demain matin, j’aurai l’autre arrivage. Regardez ce pommier comme il est généreux. Ces pommes deviennent complètement rouges. Vous savez, comme dans Blanche Neige. Chaque recoin de sa terrasse est exploité. Le moindre centimètre carré voit naitre un fruit ou des fleurs. Et dans cet espace, il y a même un abri pour ses outils. Mais sa grande fierté, c’est qu’elle n’utilise aucun pesticide. Un jardin entièrement bio. Ici, tout est recyclé et transformé. Ah ça, c’est le compost. Alors, ça, c’est celui qui est en train de se faire, en train de chauffer parce que ça chauffe un compost, quand on trempe les mains, c’est chaud. Et ça, c’est tous les petits déchets végétaux que je mets aussi bien alimentaire que de mon jardin parce que tout est bio et qu’il va faire un futur compost. Et alors, ça, c’est la grande victoire depuis 2 ans, c’est que j’utilise mon propre compost pour mon jardin. Et donc, c’est ça qui donne le petit, une sorte de complément d’âme à mon potager. Médecin homéopathe, elle n’utilise pas encore son jardin pour produire les plantes qu’elle prescrit à ses patients. Voilà, c’est la verveine citronnelle. Ça sent un peu le citron, voilà. En revanche, elle y trouve matière à préparer sa journée de travail. Le matin, quand on a une profession comme la mienne, il faut donner ce qu’on a de meilleur aux patients qui viennent vous voir pour lui donner son énergie, sa vitalité, son sourire, son positivisme. Et quelque part, on ne l’invente pas. Mais moi, je… cette terrasse m’a beaucoup apporté. C’est une méditation. Alors souvent je m’assois simplement le matin 5 min en la regardant et ça y est. C’est reparti pour une journée. Aujourd’hui, Dominique ne se voit pas vivre ailleurs et autrement. Petit déjeuner des champs, voilà. Pour elle, le lever du soleil sur le Sacré Cœur ou le coucher du soleil sur les toits font partie de son équilibre. De ces moments magiques entre ciel et terre qu’elle n’échangerait pour rien au monde. Si Dominique Héraut a pu imaginer et créer un jardin potager sur sa terrasse, c’est grâce au concours d’un architecte paysagiste. Nous sommes chez Camille Muller, dans sa maison sous la forêt, comme il aime à définir son domicile. Tout l’intérêt de cette maison, c’est d’être tournée vers la végétation. Donc ce qui est agréable ici, c’est ces bambous qui ont pris une grande dimension. Ils atteignent à peu près 9 m de haut. Donc ici, l’idée c’est d’avoir de la lumière, de la vue sur le toit. Pour les végétaux, c’est merveilleux la lumière zénithale. Et ce qui est sympathique ici, c’est que l’on passe sous les plantes. Donc elles sont assez hautes et sous la mezzanine, ça libère de la place. Quand la première fois en 1980, il découvre cet espace. C’est un atelier aux allures de granges abandonnées. Un véritable taudis. Il n’y avait là que ruines et poussières. Un chantier qui va durer des mois, des années. Camille sait exactement ce qu’il veut, une maison avec une terrasse jardin. Avec sur le toit une forêt suspendue au zinc, un cocon au cœur du béton parisien. C’est un privilège qui ne s’est pas fait tout seul en fait. Il n’y avait pas une seule plante ici. Et j’étais un peu fou, j’ai commencé à investir tous les endroits, les coins, tous les supports et ça a dépassé mes attentes. La nature, elle s’installe assez facilement à Paris lorsqu’on s’en donne la peine. J’aime venir ici le matin avant d’aller au travail ou en fin de journée lorsque j’ai passé une journée assez difficile au bureau, par exemple. Ça m’apaise énormément. Un jardin, une terrasse, c’est un moyen d’être en contact avec la nature. Une fenêtre sur la campagne où Camille et son épouse profitent de chaque instant. J’ai découvert au début qu’il y avait beaucoup de soleil sur le toit. Donc je montais à travers une lucarne en montant sur un escarbot, sur un lavabo. Et petit à petit, j’ai réalisé que c’était le toit la partie la plus intéressante de cet atelier. À Paris, ailleurs en France ou à l’étranger, Camille fait entrer la nature dans chaque maison ou chaque appartement que ses clients lui confient. Lui, le petit fils de paysan connait l’odeur de la terre et le bonheur d’un jardin potager. Je me suis toujours dit que Paris c’était merveilleux sans voiture. Et j’ai l’impression que tout ça va se faire petit à petit. Donc il faut être utopique. Il faut être utopique. Il y a 30 ans, tout le monde rigolait quand on parlait d’écologie et de plantes, et puis ça se fait petit à petit, un peu tardivement, mais ça se fait. Et donc, ça donne beaucoup d’espoir en fait.
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