• Le journal de TF1 le lendemain des Attentats de Paris : le résumé des faits.
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    Bonsoir à vous si vous nous rejoignez dans cette édition spéciale presque exclusivement consacrée aux attaques qui ont touché Paris hier soir, les pires attaques de notre histoire avec un bilan très lourd et toujours provisoire de 129 morts et 352 blessés. 7 kamikazes ont mené simultanément plusieurs attaques aux abords du stade de France, mais aussi dans les 10e et 11e arrondissements de Paris. Une majorité d’entre eux se sont fait exploser et cela aussi, c’est une première dans notre pays. Vous entendrez les témoignages sidérants des survivants. L’État islamique a revendiqué ces attentats. François Hollande parle d’actes de guerre et a décrété l’État d’urgence. Notre invité ce soir, sur ce plateau, c’est le Premier ministre Manuel Valls. Il répondra évidemment à nos questions. L’enquête, elle, avance. Il y aurait parmi les kamikazes : un Français, un Syrien et un Égyptien, des terroristes décrits comme très jeunes. Avec nos invités, nous tenterons évidemment de comprendre leur profil et leur mode opératoire. Nos envoyés spéciaux sont sur le terrain, ils reviendront sur l’émotion et la réponse de la France face à cette menace. Nous serons aussi à l’étranger avec l’interview exclusive de Bachar el-Assad, les réactions de Washington et de Moscou. 13 novembre 2015, cette date restera évidemment dans les livres d’histoire. Jamais en temps de paix, la France n’avait été frappée de cette manière. Des actions terroristes coordonnées destinées à tuer le plus grand nombre possible d’hommes, de femmes et d’enfants. Le bilan, on l’a dit, est encore provisoire : au moins 129 morts, 352 blessés dont 99 en état d’urgence absolue. Aujourd’hui dans la matinée le groupe État Islamique a revendiqué cette action. De leur côté, les enquêteurs ont beaucoup progressé et commencent à comprendre ce qui s’est précisément passé. Le récit de cette nuit sanglante avec Louis Olivier. Il suffira d’une heure pour lancer les 7 attaques. 21 h 17, une première explosion à l’extérieur du stade de France qui passe presque inaperçue dans les gradins. Puis 3 minutes plus tard, une autre. Personne ne se doute que 3 kamikazes se sont fait exploser à proximité, notamment dans cette brasserie. Le Président de la République qui assiste au match est immédiatement évacué. Il découvre à ce moment-là la situation dans Paris. D’autres attaques simultanées dans les 10e et 11e arrondissements. Un mode opératoire, des tirs aveugles à l’arme lourde sur des terrasses de café bondées. 21 h 25, rue Alibert, un restaurant asiatique est visé. 2 hommes sortent de voiture et tirent, 14 morts. Je vois en fait à ce moment-là une voiture avec un mec cagoulé en noir et qui tirait comme ça ta ta ta ta devant. J’ai directement crié… Même scène quelques minutes plus tard à 21 h 32, rue de la Fontaine au Roi, puis à 21 h 36, rue de Charonne. 2 ou 3 minutes de tirs, 18 personnes sont tuées. À quelques centaines de mètres, un kamikaze solitaire se fait exploser boulevard Voltaire à la terrasse d’un café sans faire de victimes. Mais l’opération la plus lourde n’a pas encore commencé. À 21 h 49 alors que 1500 personnes écoutent un concert au Bataclan, 4 hommes entrent et ouvrent le feu. Certains cherchent à s’enfuir sous les tirs des terroristes. Sur cette vidéo amateur filmée par un journaliste du Monde, des corps à terre, certains sont même accrochés au balcon. À cet instant, personne ne sait où sont les tireurs, s’ils se trouvent encore dans la rue. Les hôpitaux déclenchent le plan blanc d’urgence et de crise. Les stations de métro sont fermées. Tout le monde se cache, certains se réfugient dans des cafés ou même chez des inconnus. On était au restaurant. Tout d’un coup, les lumières se sont éteintes. Et ils nous ont dit : « Allez tous à l’arrière, dans la cuisine », etc.  On ne savait pas ce qui se passait. Tout le monde est resté extrêmement calme. Est-ce qu’il y a des blessés chez vous ? Certains sont tellement bien cachés parfois que les secours trouvent les blessés au hasard d’un porte-à-porte. On est là ! Vous allez à la BC, vous leur dites qu’on a 2 blessés aux 13 Louvel-Tessier. 2 blessés UR, puis les balles cuisses. Certains bars se transforment en hôpitaux provisoires. À l’intérieur du Bataclan, la prise d’otages continue. Des corps restent à terre alors que les premiers rescapés sortent et racontent. J’ai vu tirer dans la foule, j’ai vu tirer sur des gens qui étaient au sol. Mais ça, ce n’est pas trucs qu’on a envie de voir dans la vie, quoi. Ce n’est pas joli à voir ça. Vous avez du sang sur le… Oui, il y a beaucoup de gens morts. Il y en a beaucoup, beaucoup. Des visages en pleurs, en sang, des victimes hébétées qui ne disent pas un mot. Le journaliste du monde qui avait filmé la scène s’est fait tirer dessus en essayant de secourir un blessé. Qu’est ce qu’on peut ressentir ? Une balle dans les bras, le bras à moitié paralysé, des centaines de morts, enfin des dizaines de morts… Entre temps, les militaires sont arrivés : un millier d’hommes. Sur le terrain, le moindre élément suspect devient une menace. Reculez-vous ! Reculez ! François Hollande prend lui la parole vers minuit, visiblement ému. Mes chers compatriotes, au moment où je m’exprime, des attaques terroristes d’une ampleur sans précédent sont en cours dans l’agglomération parisienne. Il y a plusieurs dizaines de tués. Il y a beaucoup de blessés. C’est une horreur ! Et puis, peu avant minuit et demi, l’assaut est lancé au Bataclan. À l’intérieur, les forces de l’ordre trouvent des cadavres et échangent quelques tirs avec les terroristes avant que ceux-ci ne se fassent exploser. On apprendra qu’à la fin de la nuit, que le bilan de 18 morts en début de soirée est passé à plus de 120 morts. Et on l’a dit, ce qui frappe ce soir plus de 20 heures après le drame, c’est évidemment cette immense émotion un peu partout en France et particulièrement à Paris. Vous le voyez, de la tristesse, mais aussi des signes de solidarité, des bougies, des fleurs déposées par des anonymes, des pancartes, des messages qui expliquent bien que la France résistera, que la France n’a pas peur face au terrorisme. Alors qu’on vient d’apercevoir le socle de la statue de la place de la République sur lequel figure un immense, un gigantesque graffiti qui dit : « Tu ne tueras pas ». Il était très exactement 21 h 20 hier lorsque François Hollande venu assister au match de football entre la France et l’Allemagne au stade de France entend une première détonation comme les 80 000 spectateurs présents dans le stade, d’ailleurs. Puis une deuxième, peu de temps après. 10 mois après les attaques contre Charlie Hebdo et le magasin Hyper Casher, le chef de l’État doit faire face à une nouvelle vague d’attentats qu’il a qualifiés ce matin d’actes de guerre. Récit de ces heures décisives pour François Hollande avec Isabelle Taure. Les dernières 24 heures du Président, les plus noires depuis qu’il est à l’Élysée. Le stade de France hier soir, la France et l’Allemagne se disputent le ballon depuis 17 minutes. Quelques minutes plus tard, personne n’est encore en mesure d’expliquer ces détonations, mais le Président quitte la tribune pour monter au PC de sécurité. Il comprend alors l’ampleur du drame et rejoint le Ministère de l’Intérieur pour être plus près de la cellule de crise. Manuel Valls à ses côtés, le couple exécutif y reste un peu plus d’une heure. Les fusillades sont loin d’être maitrisées, mais le Président choisit d’intervenir très vite. Mes chers compatriotes, au moment où je m’exprime, des attaques terroristes d’une ampleur sans précédent sont en cours dans l’agglomération parisienne. Il y a plusieurs dizaines de tués. Il y a beaucoup de blessés. C’est une horreur ! François Hollande masque difficilement son émotion. Il déclare l’état d’urgence, le renforcement des contrôles aux frontières et tente de rassurer. Face à la terreur, la France doit être forte. Elle doit être grande et les autorités de l’État fermes. Nous le serons. Dans la foulée, il réunit tous les ministres, un conseil extraordinaire pour des mesures d’exception. Au même moment, l’assaut est donné au Bataclan, il est 1 h 30 du matin lorsque François Hollande arrive sur les lieux. Nous allons mener le combat qui sera impitoyable. Parce que quand des terroristes sont capables de faire de telles atrocités, ils doivent être certains qu’il y aura en face d’eux une France déterminée, une France unie. Et ce matin, forcément un nouveau conseil de défense suivi d’une deuxième intervention présidentielle plus solennelle, plus posée. Mes chers compatriotes, ce qui s’est produit hier, c’est un acte de guerre. C’est un acte de guerre qui a été commis par une armée terroriste Daech, une armée djihadiste contre la France, contre les valeurs que nous défendons partout dans le monde, contre ce que nous sommes : un pays libre qui parle à l’ensemble de la planète. Une journée élyséenne ponctuée d’entretiens téléphoniques avec de nombreux dirigeants étrangers, cette étreinte avec le Président de la Tunisie, à l’image de la solidarité exprimée partout dans le monde.
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